Chapitre 1 : Retour en terre connue
PDV Lina
J'ai encore rappelé deux fois mon cousin sans qu'il ne réponde. J’étais donc à l'aéroport de Roissy où j'attendais de pouvoir prendre mon avion. Mon agent – Aurore – avait décidé de m'accompagner, et elle me demandait pour la dixième fois (minimum) si j’étais sûre de vouloir partir.
- Aurore, ça ne sert à rien de me le redemander. Oui, je suis sûre de moi. Je ferai les deux derniers shootings dont j’ai signé les photos, mais rien de plus. J’espère sincèrement que nous resterons en contact, en tant qu’amies et non plus en tant que relations de travail. Ça a été dix très belles années, mais je n'en peux plus.
- Bon, c'est ton choix, mais je t'aurais avertie. Je ne pense pas qu'arrêter ta carrière si jeune soit un bénéfice pour toi.
- Aurore, je te suis très reconnaissante pour tout le travail que tu as fait pour moi, mais comme je te l’ai déjà expliqué, ma famille et mes amis me manquent. J’ai besoin de retourner auprès d’eux.
« Les passagers du vol 3025 à destination de Seattle sont priés de se présenter Porte C pour l'embarquement. »
Ca faisait longtemps que je n’avais pas été aussi heureuse qu’en entendant cette annonce. J'allais enfin pouvoir mettre fin à cette discussion qui revenait depuis que j'avais annoncé la fin de ma carrière, c'est-à-dire pratiquement un mois et demi avant.
- Aurore, j'ai été ravie de travailler avec toi durant toutes ces années, et je t’appellerai de temps en temps pour prendre un peu de tes nouvelles. Encore merci pour tout ce que tu as fait pour moi.
Je lui dis au revoir, puis je partis à la recherche de cette fameuse Porte C, et pour cela j’ai dû traverser la moitié de l'aéroport. Autant vous dire que sur des talons de dix centimètres, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile… Je suis enfin arrivée devant la porte d'embarquement, j’ai présenté mon billet et mon passeport à l'hôtesse, et je pus passer. Je suis montée dans l'avion où une deuxième hôtesse me dirigea vers ma place. J’étais installée côté hublot, et une femme d'une quarantaine d'années était déjà installée sur l'autre siège. Je mis mon sac à main au-dessus des sièges, et je me suis installée à ma place. Trois quarts d’heure après que j'ai embarqué, l'avion décolla. Je me mis à penser à Puxie, mon bébé labrador que j'avais adopté deux mois auparavant et qui se trouvait en soute avec les autres animaux. C'était son premier voyage, mais une fois que nous serions à La Push elle aurait tout l'espace dont elle avait besoin. D'ailleurs, en parlant de La Push, je ne savais toujours pas comment j’allais m’y rendre si mon cousin ne me répondait pas. C'est sur cette pensée que j'ai allongé mon siège et que je me suis endormie.
Je me fis réveiller par la femme à côté de moi qui me prévint qu'on avait servi les repas. Je remis donc mon siège en position assise juste au moment où on nous amena les repas. Ce midi nous aurions donc droit à un steak trop cuit (ou semelle de chaussure, au choix) et à une purée de… peut-être bien brocoli, mais je n’en étais pas sûre. J’ai donc mangé bien malgré moi ce plateau, et je me suis plongée ensuite dans la lecture d'un classique français, Bel-Ami de Maupassant. J'avais certes passé huit ans en France, mais ce n'était pas pour autant que je parlais bien français. La plupart du temps, les gens adoraient me faire parler en français car ils aimaient mon accent. Le vol dura encore quatre heures, durant lesquelles j’ai regardé deux films, puis l'avion entama sa descente sur Seattle.
Une fois dans l'aéroport, ainsi que mes bagages, et surtout Puxie, récupérés, j’ai décidé d’appeler mon cousin encore une fois. Finalement, il décrocha.
- Allo, Lina ?
- Oui Jake, je suis heureuse d’entendre enfin ta voix ! Est-ce que tu as pu venir à l’aéroport ?
- Retourne-toi.
Je tournai donc la tête et tombai nez à nez avec un magnifique jeune amérindien, aux cheveux ébène et avec un grand sourire qui illuminait son visage.
- Lina, comme tu m'as manqué.
- Toi aussi Jacob. Je vois qu'en huit ans tu as bien grandi.
- Encore heureux, je n'allais pas rester au mètre soixante-dix-neuf, quand même ! Et toi tu es magnifique ! Grande, fine, et surtout si… enfin, tellement….
Jacob ne termina pas sa phrase, comme à chaque fois qu'il était étonné. C’est vrai que la dernière fois que nous nous somme vus, j’avais dix-sept ans, et j’étais un peu plus rondouillette. Et c'est à ce moment-là que décida de se manifester Puxie.
- Jake, est-ce que tu pourrais m’indiquer la sortie ? Parce que je crois que la miss a envie de se dégourdir un peu les pattes.
- Oui oui, on y va. C'est quoi comme race ?
- Un labrador. Elle n'a que quatre mois.
Jacob me mena rapidement à la sortie de l’aéroport, où nous attendaient Jared, Leah (mes deux meilleurs amis) et une fille que je n'avais jamais vue. J’ai directement sauté dans les bras de Jared, qui me serra de toutes ses forces.
- Lina, tu es devenue magnifique. Enfin, tu l'étais déjà avant, mais tu étais plus petite et moins… enfin plus…
- Merci beaucoup Jared. Tu as vraiment beaucoup changé toi aussi ! Tu m’as tellement manqué.
Leah vint ensuite me prendre dans ses bras.
- Tu es devenue un vrai canon. Tu es superbe.
- Merci Leah, lui dis-je en la prenant dans mes bras. Vous ne pouvez pas savoir combien vous m'avez manqué, tous les trois. Enfin, surtout toi ma Lily.
Jacob me présenta ensuite sa petite amie, Louane, puis il m'emmena à sa voiture avant de nous conduire à La Push.